10 août 2009

Le monde est tordu, tellement, tellement. J'en ais marre, j'en ais parfois marre d'attendre que la terre se remette à tourner normalement et je me demande si un jour ce sera mon tour de chavirer dans le monde des néants. Je ne veux plus de ce lourd fardeau, je veux m'envoler moi aussi, m'envoler sans contrainte, en sachant que tout ce que je porte sur mon dos puisse s'envoler lui aussi. Il y a tellement de choses en moi, des cris, des voix si profondes. Un grand hurlement rauque s'empare de ma gorge, me pousse à gémir maladroitement. Je tombe. Les genoux sur mes genoux, des cordes à mes bras, des chaînes à mes pieds, des moqueries et des regards mesquins. Il y a des baisers qui s'envolent et puis quelque chose qui nous quitte à ce moment précis, quelque chose que je ne peux atteindre. Je suis hors d'atteinte, hors d'haleine, hors d'attente. Et je n'en puis plus, je m'envole. Je m'envole. Je m'envole. Là où l'on veut bien de moi, là où lorsque j'ouvrirai les yeux tout ne sera que lumières, et ca m'éblouira tellement les yeux que je souffrirai, ca me brulera les paupières et me froissera les cils. Le soir les papillons de nuits viendront dormir contre ma poitrine, pondront leur petits oeufs, petites étoiles dans mes entrailles. Ne me retenez pas.