18 août 2012

Je veux être en début d'été, au levé du jour : 7:00, pas plus, et m'en aller vers la gare. Je veux la fraîcheur du petit matin sur mon visage, je veux encore les paupières engourdies de la nuit passée, et l'odeur des croissants chauds en passant près des boulangeries qui ouvrent. Sentir l'instant de l'aube, observer le monde qui se réveille, et la douceur des rues humides et immaculées.
Entrer dans la gare comme un fantôme, invisible, prendre mon billet, rejoindre le quais, attendre patiemment, avec sérénité, avec cette paix intérieure que seules les heures fraîches peuvent me donner. Ressentir la pureté et l'immensité de l'air qui provient d'un ciel juvénile . Et ce soleil, cette chaleur profonde et maternelle, quand elle se lève et qu'elle vient sonder le dos et les os à travers peau et vêtements, qu'elle prend la colonne vertébrale et qu'elle diffuse de tout son corps une force viscérale, et éthérée. En tout ceci, un fluide lumineux qui s'empare de l'être entier, quand tu fermes les yeux et que tu laisse le soleil faire les choses.
Il est comme l’intérieur de la coquille de l'oeuf, il est la vie intra-utérine, celui qui pénètre, et qui rend en sa semence le goût des formes et de la beauté.

1 commentaire:

Marie-Caroline a dit…

J'ai ressenti ça une fois, en arrivant au bord du Lake Maligne au Canada. Tout s'est envolé. J'étais le vent, je n'étais plus rien.