14 mars 2013

L'échappée du lyrisme.
Tout revient en moi, je prends le temps d'apercevoir la lumière faisant ressortir les copeaux de bois abîmés des étagères de la bibliothèque. Je prends le temps de regarder dehors, d'observer le détail d'un cil rouquin qui dort sur un traité de sociologie. Parfait silence, parfaite paix, absolue, ondoyante. Tout me revient comme une illumination, ce que j'ai perdu, ce que je retrouve, ce que la nature me doit : la reconnaissance de la beauté, la parfaite insouciance des saisons, devant quoi je m'incline. Aujourd'hui je n'ai pas (plus) peur, j'ai briser le lien que me retenait la possession, l'orgueil et la dépendance.
L'air me donne le goût de vivre, d'apprécier, d'estomper les désirs ardents pour des jouissances légères et naturelles, comme la lecture, la photographie et les promenades. Je me sens à nouveau enfant, parce que je n'éprouve plus le besoin d'être mère, ou maîtresse. Je suis Wendy avec des oreilles d'ours, je suis complice des enfants perdus, je suis la voie. j'ai regagné ma cabane, elle sent bon la forêt, la mousse qui recouvre les arbres et les roches, elle chuchote, elle a des yeux, elle a une âme. Des fenêtres sans vitres, juste de la lumière qui passe encore et encore. Le jour est amoureux d'elle, la nuit lui est fidèle.