2 juil. 2013

PAN, mythologie

Originaire sans doute d'Arcadie, Pan est un dieu des bergers et des troupeaux, dont le culte s'est répandu à travers la Grèce et a débordé les limites du monde hellénique. Mi-homme, mi-bouc, il bondit de rocher en rocher, agile à la course, à moins qu'il n'aille se tapir dans quelque buisson, à l'affût des nymphes, ou qu'il ne se repose près de quelque source, à l'ombre des bois ; tous lieux qu'il affectionne particulièrement et où il est dangereux de venir troubler son sommeil, aux heures chaudes de la journée.

Sa silhouette est familière : figure barbue, yeux rusés, front porteur de cornes, corps velu, pattes nerveuses pourvues à leurs extrémités de sabots fendus. Son activité sexuelle n'est pas moins proverbiale et les deux sexes sont également l'objet de sa convoitise. Ses attributs ordinaires sont la syrinx (ou flûte à sept tuyaux), le bâton du berger, la couronne et le rameau de pin. Ce sont surtout les poètes alexandrins qui ont contribué à populariser cette divinité pittoresque et rustique, dont les légendes les plus anciennes ont trait à la naissance.

Un hymne dit homérique raconte qu'il est le fils d'Hermès et d'une nymphe arcadienne, Dryops. Hermès enleva l'enfant monstrueux sur l'Olympe et le montra aux autres dieux qui furent tous fort joyeux — d'où son nom de Pan (du mot grec pan, « tout ») —, Dionysos le premier, dans le cortège duquel il figure souvent.
Selon une autre tradition, Pan serait le rejeton d'Hermès et de Pénélope alors que celle-ci, répudiée par Ulysse, traversait l'Arcadie pour retourner chez ses parents (Apollodore, Épitome, VII, 38 ; Cicéron, De nativa decorum, XXII, 36). Une autre version encore fait de Pan le fruit de l'union de Pénélope avec tous les prétendants, pendant l'absence d'Ulysse. Quelquefois aussi on dit que Pan est le fils de Zeus et d'Hybris, ou de Zeus et de Callisto, frère jumeau d'Arcas, le héros éponyme de l'Arcadie.

 Pan compta, parmi ses nombreuses conquêtes féminines, la nymphe Écho ainsi que la déesse Séléné, à laquelle il offrit un troupeau de bœufs blancs. À Rome, il fut identifié tantôt au dieu Faunus, tantôt au dieu des « bocages », Silvain. Dans un récit de Plutarque (Des oracles,XVII), il est dit que, vers le temps d'Auguste, un navigateur avait entendu sur la mer des voix mystérieuses annonçant « la mort du grand Pan », du dieu qui, pour les mythographes et les philosophes, en était venu à incarner le Tout, l'Univers.


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