9 sept. 2016

Souvenirs de la Turquie

Il fait si chaud, tellement chaud que je me sens me liquéfier sur place. Des gouttes partent de mon front, de ma nuque, et sillonnent mon dos, mes reins, jusqu'aux chevilles. Une telle chaleur ne me fait pas sentir la brûlure, je ne fais qu'une avec l'air ambiant, je me sens comme à l'intérieur d'une figue mûre reposant au soleil. l'air y est sucré, enveloppant, utérin.
Autour de moi des milles et unes saveurs orientales s'émanent de tous les sens, à mes oreilles du oud, de la flûte de bambou, de la darbuka et du santour (ah le santour !) Mes effluves corporelles mélangées à celles des autres, à l'ivresse envoûtante de la salle ronde me rend toute chose, molle et endormie, presque sans consistance. Je me fonds dans l'atmosphère, je me laisse aller au rythme des derviches tourneurs, la vue des cercles formées par leurs longues robes blanches m'hypnotisent, m'atteignent jusqu'au fond du coeur.
Ma source intérieure se remplie à mesure que j'entre dans le spectacle, et que je me laisse habitées par l'amour et la paix. Des grands mots, des grandes émotions, qui montent, qui montent,
la beauté ne cesse d'illuminer la pièce, la scène ronde semblant à un soleil doré, que les hommes et les femmes embrassent à genoux avant d'y poser les pieds.
C'est ici que j'éprouve de la gratitude et de l'amour véritable pour mon prochain. Je rencontre ce qu'il y a de divin en l'homme, à ce qui nous pousse à être optimiste et bienveillant.
C'est l'éveil
Et mon puits intérieur fleurit là où coule la source.









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