18 sept. 2017

Elle déchire

Elle prend le large
Elle prend la parole, la parole grésille.
Ses gestes sont flous, ses manières abstraites
Ses paroles

              volatiles

la femme fantôme
ou la femme chat

       elle sillonne

entre les vagues de la vie,
à l'aveugle,
plus rien derrière.

Parfois la terre la rappelle, vexée.
Avec amour, elle revient, elle l'embrasse, la chatouille avec légèreté.
Elle lui dit je t'aime
mais jamais elle s'ancre.

Elle l'aime, sa terre, profondément.
Mais elle oublie souvent qu'elle l'aime.
Tragédie.

Et quand la terre la reprend,
il est trop tard, un corps s'est fissuré sur ses plaines.
Une fissure de plus?
Jusqu'à ce que la terre craque.
Et qu'elle ne puisse plus l'accueillir.

Elle ravage

avec sa légèreté

         - son trop de légèreté -

Elle prend les choses par dessus la jambe,
jusqu'à ses sentiments.

Plus rien n'est réel, alors.

Alors elle sombre. Car sa terre n'est plus là pour l'accueillir, et que la marée monte, et qu'elle s'engouffre

alors

en creusant sous la mer.

Elle plonge, elle ne remonte plus.

Là où il fait noir et que tout est silence

il fait un peu meilleur.











Il aime.

Littéralement.
Il dévoue, il aspire,
il prend la barque et l'emmène à la Source.
Chevalier des grands sentiments,
tout est grand pour lui,
tout est trop grand pour lui.

Il file, vole et combat.
Habile et tendre, il se bat avec le cœur,
il se donne au monde dans le saut vertigineux.

La pureté de son âme est proie aux écorchures,
il n'en ressort pas toujours indemne.

Son vœu est fusion, compréhension, partage,
mais il n'en est pas toujours ainsi.
Il a misé sur un être à sang volatile
et son cœur prend vol avec.

Laisser alors entrer le chaos.
Ce chaos qui éparpille, qui lie et délie.
Ce chaos sans limite ni frontières, où rient n'est véritablement dit, où rien n'est clair.

Il n'est pas de cette terre là, il n'est pas de cet élément là,
où le feu rejoint la glace, ce milieu vaporeux
où tout semble bouillant, lointain et sinueux.
Un monde sans chair, sans bannière
un monde
imaginaire.

Il la rappelle, en vain.
"kill the girl" dit-il.
Elle prend le poignard et joue avec.

Quelle force d'esprit ! De ne pas avoir été assimilé. A Quel prix ? Il tient bon. Au bord de la frontière du vivant et du non-réel.

La main tendue, pour qu'elle la lui prenne,
il la voit se perdre et il ne peut rien faire de plus pour elle.
Attendre, encore, encore.

Jusqu'à ce qu'elle en sorte.





La force

Une force attractive
qui naît et renaît, cycliquement.

Son champ d'énergie est tantôt petit, tantôt grand, parfois immense, infinie, rarement inexistant.

Il fait parler les deux êtres, il les rapproche, les éloigne,
il les tend, les manipule, les rend fous.

L'existence du ensemble est petite,
tout est à faire. Rien n'est accompli.
Un chemin commun se cherche, entre ceux qui se croisent et ceux qui s'envisagent.

Être avec est un état que l'on doit ressentir.
On le ressent ou on ne le ressent pas.
Etre avec n'est pas immuable. Il peut s'acquérir, il peut se perdre. Mais dans tous les cas, c'est une chose que l'on ressent. Le dire ne suffit pas.

De l'extérieur, ils sont beaux, heureux, désireux, de l'intérieur ils sont incomplets, malentendus, incompris.

Elle ne vit que par l'extérieur,
il vit en manquant l'intérieur.

Elle se contente,
il se frustre.

Ils ne vivent pas dans le même monde,
ils ne vivent pas ensemble.

Pourtant, le cœur est là, au centre, coupé en deux.
Un pas vers l'intérieur, chaque jour,
suffirait peut-être à le souder.






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