29 mars 2013

Parenthèse psycho


  • ANALYSE DIACHRONIQUE ; Evolution de la maladie

    La schizophrénie a commencé à être reconnue dans les années 1800, et un peu plus tard fut nommée « démence précoce » par Emil Kraepelin en 1883. Nous devons les premières définitions de manifestations comportementales s'apparentant à la schizophrénie à Pinel, physicien et psychiatre français, en 1809. A l'époque la première définition clinique d'une démence précoce fut créée par Morel, aliéniste français, en 1860, qui parmi d'autres aliénistes ne connaissait encore que le terme de « démence vésanique ». La démence vésanique désignant des démences organiques, secondaires à un processus somatique. Morel constate à l'époque en étudiant un groupe de déments «frappés de stupidité dès leur plus jeune âge ». C'est en 1863 que l'Allemand Kahlbaum et son élève Hecker apportent le terme « d'hébéphrénie », décrivant un trouble mental survenant à la puberté,débutant par de la mélancolie et aboutissant à la démence. Plus tard, en 1871, Kahlbaum ajoute à cette description de la folie la venue de tensions et de troubles musculaires. Il s'agit d'une maladie débutant donc à la puberté par des symptômes relatant d'activités mentales, évoluant jusqu'à des symptomes relatant d'activités physiques, motrices. A cette définition là, le nom de « démence précoce » est adopté, en 1883 donc par Kraepelin, regroupant toutes les dernières descriptions.
    Dans la cinquième édition de son traité intitulé Dementia Praecox and Paraphrenia, 1896, Kraepelin ajoute à ceci un constat et parle d'une certaine atteinte profonde à la vie affective et à la volonté, et une perte progressive de personnalité. Et en 1899, dans la sixième édition de son traité il va finir par définir cette démence sous trois formes cliniques se succédant : hébéphrénie, catatonie et paranoïa. La catatonie étant la folie avec tensions musculaires, où l'activité motrice est ralentie, parfois même suspendue complètement, l'hébéphrénie caractérisée par des comportements ou des réactions émotives inappropriés et la paranoïa, folie plus tardive associée à des éléments délirants. Sa définition porte avant tout sur une origine exogène, c'est à dire qui provient de l'extérieur, de l'environnement. Elle ne prend donc pas en compte des facteurs importants tel que l'hérédité, l'aspect biologique.
    C'est en 1911 que Bleuler emploie la notion de schizophrénie pour la première fois. Ce dernier, psychiatre suisse, inspiré par les travaux de Wundt et d'idées freudiennes, met au début l'accent en particulier sur le caractère relationnel de la maladie, le repli sur soi, l'autisme, ou l'ambivalence, pour finalement se concentrer sur l'aspect biologique des troubles et en revenir à une organogénèse. Il est tout de même important de prendre en compte cette coupure qui se fait progressivement dans le fonctionnement de l'esprit du sujet atteint de schizophrénie. Tel est le sens du terme schizophrénie (du grec σχ́ιζω, « scinder », « fendre », « déchirer », et ϕρ́ην, « esprit »), créé par Bleuler. Mais ce dernier fait remarquer que son évolution n'est pas inéluctablement chronique, elle peut offrir des interruptions, des arrêts, des poussées, des rémissions.
    En 1914, dans son article intitulé On narcissism: an introduction, Freud applique à sa théorie de la libido une interprétation de la schizophrénie qui a sucscité autour d'elle des réactions très controversées   Contrairement à Kraepelin et Bleuler, Freud croit que la caractéristique essentielle de la schizophrénie porte sur les changements dans les relations du patient avec son environnement. Selon cette conception, la schizophrénie porte sur une régression narcissique causée par une résurgence de processus primaires. Autrement dit, la libido provoque au sujet atteint de schizophrénie des pulsions délirantes, imprévisibles, à l'origine de son conflit psychique. 

     
  • Gordon Claridge (1995) commente l'évolution de nos connaissances sur les maladies mentales dans son livre : Origins of mental illness. Selon lui, pendant la dernière décennie, nous avons beaucoup progressé dans la découverte des fondements biologiques de la maladie. Les aspects génétiques sont identifiés avec de plus en plus de certitude grâce aux nouvelles technologies médicales. Tout cela est positif pour l'avancée de découvertes scientifiques à propos des symptômes et du traitement de la maladie, du comment établir un pronostic ou un traitement fiable. Mais il y a un risque en donnant trop de force aux aspects biologiques de faire naître une approche très réductionniste de la schizophrénie. Plus encore, il suggère que les récentes découvertes médicales nous obligent à plus de vigilance afin de continuer à concevoir la personne atteinte de maladie mentale dans sa totalité sans la réduire à sa seule dimension biologique.

      (c) Shirley E.


    2 commentaires:

    D'Or Et De Laine a dit…

    Je suis si fière de toi...


    Voici quelques films que la prof de psychanalyse nous a conseillé afin de mieux comprendre certaines pathologies etc. :

    - "A la folie ... pas du tout" (parle de l'érotomanie)
    - Elle a conseillé tous les films d'Arnaud Desplechin
    - "Sans queue ni tête" (rencontre d'une prostituée et d'un psychanalyste)
    - "Shame" (parle d'addiction sexuelle)
    - " Mélancholia" (traite de la mélancolie, l'angoisse de morcèlement...)
    - "Le complexe du castor" (dépression)
    - "ça ira mieux demain" (névrose)
    - "dangerous méthod" (névrose)
    - "To Rome with love" (film de Woody Allen, parle d'hystérie)
    - "Copycat" (agoraphobie)
    - "Pour le pire et pour le meilleur" (névrose obsessionnelle)
    - "Fenêtre secrète" (je le connais depuis longtemps, il est dans mes films préférés... parle de schizophrénie)
    - "Black Swan" (assez récent ^^ Traite de schizophrénie)
    - "Birdy" (film avec Nicolas Cage sur la schizophrénie)
    - "Shutter Island" (paranoïa, délire)
    - "Vole au dessus d'un nid de coucou" (film sur l'institution psychiatrique)
    - "A Beautiful Mind" (schizophrénie)
    - "A perdre la raison" (infanticide)
    - "Elle ne pleure pas,elle chante" (inceste)

    Shirley a dit…

    Hmmmmm tu me mets l'eau à la bouche !