13 mai 2013

Donc.





Je me plonge dans les pensées de cette femme qui demeure à jamais noble, paisible, impassible. Des malheurs comme des pertes et des tromperies qui s'abattent sur sa poitrine, je me demande comment elle fait pour tenir le coup, d'où vient cette force sacrée qui fait d'elle un être sage, extraordinaire, toujours aussi généreux ? J'ose penser que c'est la famille, les enfants, l'amour auquel elle se dévoue pour eux, d'une manière discrète, pudique. Il n'y a pas plus modeste, je ne connais pas de personne plus modeste, elle est la personne qui donne dans le noir, la main tendue, les yeux fermés, mais d'une clairvoyance absolue. Jamais aveugle, toujours consciente, elle sait le bien, elle connait le mal, elle reste quand même indignée à chaque coup de l'injustice, mais elle continue de combattre dans la légalité, dans les droits qui lui sont donnés. Elle ne fuit pas, contrairement à beaucoup de personnes démoralisées par les poings fermes de la société, ou n'essaye pas de s'infiltrer dans des combines anti-conformistes pour s'en sortir. Je l'admire, parce qu'elle subit la vie avec sagesse et pragmatisme, je l'admire pour son manque total d'idéalisme, pour son regard lucide et ses idées claires, pour son rire et sa force, la magie de ses bienfaits altruistes, la manière qu'elle a que personne ne possède, à réussir dans les défis cruels que la nature humaine nous impose. Tout ceci sans se plaindre, tout ceci sans demander d'aide, tout ce qui fut construit autour d'elle, pour elle, pour les êtres qu'elle protège, de ses mains, rien que de ses mains.

Gagner l'affection de cette femme est plus qu'une richesse, qui s'entretient au fil du temps. Je ne peux que comprendre son humeur et ses réactions quant aux coup bas et à la connerie humaine qui l’amènent à se mettre en colère et à se révolter. Mais ce qui m'a toujours surpris et gardée en contemplation depuis toujours, c'est sa façon de rester digne, de croire en l'humanité, et de continuer à miser sur les personnes qui ont besoin d'être élevées. Elle ne reste jamais de marbre quand il s'agit de secourir une personne dans le besoin, et cet instinct maternel, parmi les nombreux traits de caractères un peu sauvages et réservés, est en permanence en éveil.

Je ne lui ai jamais demandé comment elle a vécu la mort de son père, elle avait 20 ans. Quand elle me parle de lui c'est toujours pour dire qu'il était très sévère et vieux-jeux, mais aussi qu'il était fort, qu'il faisait tout de ses mains, et qu'il travaillait beaucoup pour sa famille. Quand elle me parle de mémé c'est pareil, elle me dit que c'est une femme forte, patiente, généreuse. Tous dans sa famille, comme elle, sont des personnes qui n'ont jamais été beaucoup gâtées, et qui doivent produire beaucoup d'efforts pour obtenir ce qu'elles veulent. Et pourtant, comme on dit, ce sont les gens qui ont le moins de choses qui donnent le plus. Je pense que l'effort nous apprend la valeur des choses de la vie, et par conséquent nous rend satisfaits de ce que nous avons. C'est pourquoi il est plus facile de partager quand on sait que l'on a rien à perdre. Ma maman m'a donné cette éducation là, et moi qui croyais ressembler un peu plus à mon père, je me rend compte aujourd'hui que c'est l'inverse. Sa personnalité s'est ancrée en moi, certainement parce que j'ai toujours voulu lui ressembler, elle m'a apprit à m'éloigner de tout égarement, et de garder un oeil lucide sur ce qui m'entoure, faire les bons choix, s'attacher aux bonnes personnes, réfléchir avant d'agir, et agir quand il le faut.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dès le début je savais que tu parlais d'elle.